Si le poisson est toujours dans l’eau, pas évident qu’il soit toujours dans le filet. Fort de l’expérience de plusieurs décennies, l’homme politique congolais est donc ce poisson d’eau chaude qui vogue au gré des vagues. Son changement de camp ne traduit pas forcément ses convictions. En tout cas, ce n’est pas l’idéologie d’un camp au pouvoir qui l’intéresse. Il n’en a cure. C’est plutôt, son équation personnelle. Sa quête de positionnement dans les institutions du pays contrôlées par un nouveau pouvoir. Si les uns, plus nombreux, ne jurent que par un poste ministériel, d’autres ambitionnent le Portefeuille. D’autres encore, la diplomatie.
A la suite de cette réalité qui s’affirme comme une donnée figée du jeu politique de leur pays, les Congolais ne sont pas naïfs et ne se laissent pas berner. Ceux qui ont quitté Joseph Kabila aujourd’hui, après autant d’années de salamalecs et d’encensions, pour embrasser Fatshi, n’ignorent pas les dividendes qu’ils attendent de ce dernier. Qui donc parierait sur les chances d’un Félix Tshisekedi sans pouvoir, d’engranger les mêmes parts de marché, si à partir de sa très symbolique 11ème rue Limete, avait lancé le même appel pour, par exemple, combattre la dictature? Combien d’acteurs politiques l’auraient suivi ?
L’opinion nationale n’ignore pas que parmi les raisons de la rupture de la coalition FCC-CACH, figurent notamment, les multiples plaintes du parti présidentiel par rapport à la clef de répartition des postes de responsabilité (Gouvernement, Portefeuille …)
Secret de polichinelle, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), n’avait de cesse d’accuser son ancien allié de se tailler la part du lion. De même que ce grand parti des masses s’est plaint de n’avoir que des miettes, d’aucuns anticipent pour dire qu’il sera lui-même, cette fois-ci, buté à la même difficulté de contenter ses nouveaux alliés de la nouvelle majorité parlementaire.
Sur base de cette expérience (malheureuse ?) du passé, nombre d’analystes pensent qu’après son combat gagné de l’Union sacrée de la Nation, une bataille non des moindres attend le Président Félix Tshisekedi. A savoir la gestion des ambitions. Car, il serait antinomique qu’au moment où il met le cap sur la requalification du quotidien des Congolais, le Chef de l’Etat mette encore en place un gouvernement éléphantesque, dans un contexte économique post-Covid-19 assez précaire. L’antidote ne serait-il pas d’avoir un Exécutif à format très réduit non seulement pour plus d’efficacité dans l’action, mais aussi et surtout, pour sécuriser les maigres Finances publiques.
Joël Imbole
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